Comme vous le savez déjà (puisque je n’arrête pas de le répéter ), j’avais adoré « Un Sur Deux », le premier roman de Steve Mosby. Non que ce soit un thriller original (Un enquêteur y poursuit un très très vilain psychopathe) mais parce qu’il m’avait fait trembler de peur . C’est donc avec un très grand plaisir que j’ai trouvé dans ma BAL « Les Fleurs de l’ombre », son 3e thriller traduit en français (il en a écrit 6 en tout, je pense). Je remercie d’ailleurs très chaleureusement Fabienne et les Editions Sonatine de m’avoir permis de le découvrir en avant-première
Alors de quoi parle ce thriller ? « Ce n’est pas l’histoire d’une petite fille qui disparaît. C’est l’histoire d’une petite fille qui réapparaît. Un matin, sur une promenade de bord de mer, venue de nulle part, une fleur noire à la main et une histoire atroce à raconter. »
Ainsi commence La Fleur de l’ombre, un thriller écrit en 1991 par un certain Robert Wiseman, mystérieusement disparu alors qu’il en écrivait la suite. Après que le corps de son père ait été retrouvé sans vie au pied d’un viaduc, Neil Dawson apprend que celui-ci nourrissait une étrange obsession pour ce roman. Bientôt il constate de troublantes similitudes entre les derniers jours de Robert Wiseman et ceux de son père. Pire encore, c’est peu à peu la réalité qui semble s’inspirer de l’abominable récit de La Fleur de l’ombre. Et Neil ne tarde pas à se retrouver aux prises avec un psychopathe d’un genre très particulier.
Voilà pour moi un thriller qui sort incontestablement du lot et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord parce qu’à la différence des thrillers « de masse » qui trustent les premières places des meilleures ventes, la langue n’est pas juste « utile », elle est ici très soignée. Steve Mosby a parcouru bien du chemin depuis « Un sur deux » : cette fois, tous les ingrédients d’un bon thriller sont de nouveau réunis (suspense, noirceur, hypothèses en série, personnages mystérieux ou inquiétants, tension psychologique) mais le tout est servi par un style très travaillé.
En outre, ce livre est un véritable labyrinthe, savamment construit, et d’une densité rare. En effet, il y a ces mises en abyme successives, ces histoires dans l’histoire, qui se croisent, s’entrecoupent et s’éclairent petit à petit les unes les autres, égarant parfois le lecteur entre réalité et fiction. Similitudes inquiétantes entre un roman « La fleur de l’ombre » écrit par Robert Wiseman, un des personnages du roman, et la disparition du père du héros mais également celle de l’auteur dudit roman ! J’ai beaucoup aimé échafauder des hypothèses sur ces liens, tenter de remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre et j’ai pris autant de plaisir à découvrir petit à petit l’histoire du roman « La fleur de l’ombre » que celle du roman à proprement parler « Les fleurs de l’ombre »… Un double suspense pour le prix d’un !
Dans cette histoire, 2 narrateurs se croisent : Neil Dawson et Hannah Price. Tous deux se posent des questions suite à la disparition de leur père respectif. Et tous deux ont un lien avec le roman « La fleur de l’ombre ». Et en reconstituant le puzzle (je me répète mais ce mot est vraiment de mise ici !), on comprend enfin les tenants et aboutissants de cette histoire menée de main de maitre : tout d’abord trois intrigues distinctes mais qui très vite se ressemblent pour finalement se superposer et ne plus faire qu’une.
Plusieurs fois, je me suis dit « Mon Dieu ! Waouh ! » Je n’ai rien vu venir. Et un rebondissement surprenant en cache un autre d’autant plus déstabilisant, de plus en plus, jusqu’au dénouement.
Sachez également que ces différents aspects que j’estime être des qualités ont perdu en route quelques lecteurs. Je peux le comprendre car ce n’est pas une lecture qu’on lit sur un coin de table entre ses courses et le goûter des enfants. C’est un roman qui demande qu’on s’y immerge de façon intense.
Du côté des bémols : je n’ai pas vraiment réussi à me mettre dans les basquets du héros, Neil Dawson. En effet, le psychopathe s’en prend directement à lui avec un odieux chantage impliquant la vie d’un de ses proches et pourtant, je me suis surprise plusieurs fois à oublier complètement cet enjeu (et donc à n’en avoir cure). Mais il y a d’autres personnages qui ont su me toucher comme la petite fille de la jetée , l’inspecteur Sullivan, et Hannah.
Et de plus, j’ai, encore une fois, trouvé la fin trop rapide : pif paf pouf , voilà la solution… mais je pense que comme c’est souvent ce que je reproche aux thrillers, ça tient davantage à moi qu’aux auteurs ou peut-être deviens-je juste de plus en plus exigeante au fur et à mesure de mes lectures ?
Alors, si vous avez envie de découvrir un thriller savamment construit, si vous aimez vous perdre dans des hypothèses, n’attendez pas pour découvrir « Les Fleurs de l’Ombre », qui est disponible dans toutes les librairies depuis quelques jours.
Ma note : 4/5
Et si vous hésitez, voici l’avis de MyaRosa qui en a fait un coup de cœur et celui de Nelfe qui n’a pas adhéré à ce roman, notamment à cause du manque d’empathie durant sa lecture.